Heiligenstadt

par L'Univers de Noan  -  4 Février 2023, 08:00  -  #Biographie, #Compositeur, #Musique, #Musicien

Heiligenstadt

L’année 1802 est, pour Ludwig, une année de crise et qui marque un vrai grand tournant dans sa vie. À la veille d’écrire sa première symphonie, il prend conscience du fait que la perte de son audition est définitive et va inéluctablement se détériorer. Conscient, aussi, que cette infirmité lui interdirait tôt ou tard de se produire comme pianiste et peut-être même de composer, il songe dans un premier temps au suicide, mais se ravise. Il choisit plutôt d’exprimer sa tristesse dans une lettre qui est restée sous le nom de « Testament de Heiligenstadt », quartier de Vienne où il s’est installé, qui ne fut jamais envoyée et qui fut retrouvée seulement après sa mort.

 

Avant 1802, les sources indiquent qu’il lui arrive de recouvrer l’ouïe pour quelque temps, mais cela ne dure jamais. Désespéré par l'aggravation de sa maladie, il essaie tous les traitements offerts à l’époque, et ce, sans aucun résultat. On pense qu’il « entend » la musique, en ressentant ses vibrations. Ludwig compose ainsi dans son intérieur, une musique en devenir. Une partition s’engendrant du dedans. Un langage avant le langage, qui se caractérise alors par un ton fort et héroïque, évident dans la symphonie N°3 en mi-bémol majeur opus 55, dite « l’Héroïque » dédié non à un noble mécène, mais à Napoléon Bonaparte, dans la N°5 en do mineur opus 67, où l’atmosphère sombre du premier mouvement en tonalité mineur – idée du destin qui frappe à la porte - laisse place à un final triomphant, où un piccolo, des trombones et des percussions ont été ajoutés à l’orchestre; on rencontre également ce ton héroïque dans son opéra Fidelio. Fidelio, dont la première est un échec, a été corrigé deux fois par Ludwig et par ses librettistes et rencontre un succès dans sa dernière écriture en 1814.

 

En janvier 1803, il est nommé compositeur au théâtre An der Wien, où il obtient un logement de fonction qu'il habite avec son frère Kaspar, devenu alors son secrétaire. Il quitte ce logement, en 1804, à la fin de son contrat et partage alors un appartement avec Stephan von Breuning, autre ami d’enfance, qu'il quitte après une dispute. Fin août, il est de nouveau engagé par le théâtre An der Wien, mais sans la garantie d’un poste permanent. Le 25 mai 1806, son frère Kaspar, se marie et démissionne de ses fonctions de secrétaire. En 1807, Ludwig tire de bons bénéfices de la vente de plusieurs partitions et son frère Johann assure désormais son secrétariat en remplacement de Kaspar. La seconde partie de vie, se situe entre 1812 et 1827, date de sa mort.

 

De cette période, sortiront des œuvres puissantes et expansives, notamment la symphonie N° 6 en fa majeur opus 68 dite « la pastorale », la N° 7 en la majeur opus 92 dite « la danse » et la N° 8 en fa majeur opus 93, mais aussi les concertos pour piano N° 4 en sol majeur opus 58, le noble et brillant concerto pour piano N° 5 en mi-bémol majeur opus 73, le concerto pour violon et orchestre en ré majeur opus 61 ainsi que d’autres œuvres de musique de chambre et sonates pour piano comme la « Waldstein » N°21 en do majeur et « l’Appassionata » N°23 en fa majeur. Sa carrière de pianiste s’achève, à cause de sa surdité, en 1808 après le concert du 22 décembre, au Théâtre An der Wien. Ce concert hors normes de quatre heures est dirigé en personne par Ludwig qui assure aussi la partie pianistique.

 

 

Noan Benito Vega
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