Vivaldi et le concerto

C’est dans le concerto que réside toute l’importance de Vivaldi et de son œuvre. Mais que signifie concerto ou « concertare » ? Au-delà de toute considération historique ou analytique du concerto, en 1678, « concertare » désignait une œuvre où le dialogue imposait une idée de contraste entre le soliste et l’orchestre.

Vivaldi va être le premier compositeur à faire appel régulièrement à cette forme de la ritournelle dans des mouvements rapides. Sa manière de l’utiliser, en plus du développement du plan à trois mouvements - rapide-lent-rapide - devient alors un standard et une référence qui sera utilisée par quasiment tous les compositeurs. Vivaldi, devient alors, par la standardisation du concerto à trois mouvements, le premier réformateur de cette forme musicale. S’en suivront deux autres compositeurs qui réformeront le concerto, Ludwig Van Beethoven d’abord, avec d'une part, le concerto pour piano et orchestre N°4 en sol majeur opus 58 et d'autre part, le concerto pour piano, solistes, chœur et orchestre en do mineur opus 80 - prémisse de la symphonie N°9 -, puis enfin Sergueï Rachmaninov qui sera considéré comme le père du concerto moderne dès 1901 avec le brillantissime concerto pour piano et orchestre N°2 en do mineur opus 18.

Les méthodes de Vivaldi, visent à assurer une plus grande unité thématique, qui ont été largement reprises, en particulier l’intégration du matériel solo et de la ritournelle ; ses modèles rythmiques vigoureux, sa figuration violonistique et son utilisation de la séquence ont été également très imitées.

Sur les 536 concertos que Vivaldi a écrits, 330 sont destinés à un instrument jouant en solo, dont plus de 230 pour violon. On ne compte pas moins de 40 concertos pour deux instruments, plus de 30 pour plusieurs solistes et près de 60 pour orchestre sans solo (concerto grosso), tandis que plus de 20 sont des concertos de chambre, conçus pour un petit groupe d’instruments sans orchestre.

Vivaldi est véritablement un orchestrateur entreprenant, écrivant plusieurs concertos avec des combinaisons inhabituelles comme la viole d’amour et le luth, ou pour des ensembles réunissant des clarinettes, des cors et autres raretés. On trouve également de nombreux concertos pour basson, violoncelle, hautbois et flûte. Certains de ces concertos sont programmatiques, par exemple « la Tempesta Di Mare », mais on classe aussi dans cette catégorie « le Quattro Stagioni », œuvre où la représentation des activités et conditions saisonnières, est accommodée sous la forme classique de la ritournelle.

Vivaldi compose également beaucoup de musique vocale. Il écrit une grande quantité d’œuvres sacrées, principalement à l’attention des jeunes musiciennes de la Pietà, en maniant un style vigoureux où l’influence du concerto est souvent marquée. Il travaille également l’opéra et passe beaucoup de temps à voyager pour promouvoir son œuvre.

Noan Benito Vega
A suivre : Concerto les quatre saisons

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