Le prêtre rouge de Venise
Antonio Vivaldi est né à Venise en 1678. Son père, Giovanni Battista, violoniste et fils de tailleur se marient, en 1676, avec Camilla Calicchio, elle-même fille de tailleur. De cette union, naîtront sept enfants. Antonio est l’aîné. En avril 1685, Giovanni Battista est nommé violoniste à la chapelle ducale de la Basilique Saint-Marc sous le nom de Rossi.
En 1706, il est désigné meilleur violoniste de la ville aux côtés de son fils. À partir de 1688, il aurait participé à l'organisation de représentations d'opéra et aurait composé des œuvres publiées sous le nom de Giovanni Battista Rossi. Très tôt initié par son père au violon, Vivaldi reste néanmoins formé pour la prêtrise. Tonsuré à l’âge de quinze ans, il est nommé sous diacre en 1699 et est ordonné prêtre en mars 1703, alors âgé de 25 ans.
Il est cependant dispensé de dire la messe peu après son ordination en raison d’une santé fragile. En effet, on sait aujourd’hui qu’il était atteint de problèmes pulmonaires, probablement d’une angine chronique ou d’asthme. De plus, il collabore régulièrement avec l’orchestre de la chapelle de la Basilique Saint-Marc afin de renforcer les effectifs du pupitre des violons. La même année, il est nommé « maître de violon » à l’Ospedale de la Pietà, l’un des internats vénitiens réservés aux jeunes filles orphelines. En plus d’une éducation soignée, les jeunes filles reçoivent une formation musicale poussée. Les concerts qui sont organisés par l’Ospedale de la Pietà, sous la direction de Vivaldi, connaissent un immense succès et sont courus de toute l’aristocratie vénitienne et des visiteurs venant de l’étranger.
En 1703, Vivaldi perçoit un revenu raisonnable de 60 ducats annuels. En août 1704, en raison de son enseignement à la viole anglaise, ses revenus sont portés à 100 ducats et à 150 ducats en 1705 avec la nouvelle charge d’enseigner la composition et l’exécution de la musique de chambre. Cette même année, il édite son premier recueil de 12 sonates de chambre, chez Giuseppe Sala à Venise, dédié à un noble de Brescia, Annibale Gambara. Il est reconduit dans ses fonctions à la Pietà jusqu’en 1709. Cette année-là, pour d’obscures raisons, Vivaldi, sans être remplacé, n’est pas reconduit. Il en profite donc pour se produire en tant que violoniste virtuose et s’attache à la publication des sonates pour violon, basse et clavecin, dédicacées au roi Frédéric IV du Danemark, alors en visite à Venise.
En 1711, de nouveau reconduit dans sa fonction à la Pietà, Vivaldi doit s’accommoder des exigences du directeur de cette dernière. En effet, depuis 1700, l'enseignement musical de l'Ospedale est placé sous la direction de Francesco Gasparini, excellent musicien, certes, mais organisateur pitoyable aux méthodes contestées. Peu intéressé par ses fonctions à l'Ospedale, Gasparini est remplacé de fait par Vivaldi qui peut alors faire jouer sa musique dans les meilleures conditions. Sa renommée passe, alors, rapidement les murs de l'institution.
En 1713, Gasparini tombe malade. Il ne reviendra jamais à l'Ospedale de la Pietà, préférant continuer sa carrière à Florence d’abord puis à Rome ensuite. Ce départ donne à Vivaldi une totale liberté, dont celle de composer de la musique sacrée. Entre 1714 et 1716, Outres les huit opéras à Venise, dont Orlando finto pazzo, la première œuvre pour le théâtre San Angelo créée à l'automne 1714, il compose l'oratorio Moyses pour l'Ospedale. Dès lors, Vivaldi a une activité intense - voire frénétique - de compositeur religieux, d'opéras, de musique instrumentale, de violoniste virtuose et de metteur en scène d’opéras.
En 1716, il brigue le poste de directeur de la musique de la Piéta, mais il n'obtient pas la majorité de la direction collégiale de l'Ospedale. Il est malgré tout nommé « maître des concerts ». La même année, il compose l'oratorio « Juditha triumphan » et d'autres œuvres religieuses pour la Pietà. C’est à cette époque, qu’il publie son opus 4, « La stravaganza », recueil de 12 concertos de violon.
En 1717, il part pour Mantoue et se met au service du gouverneur de la ville, Philipp von Hessen-Darmstadt, et ce, jusqu’en 1720. Il porte le titre de « Maître de chapelle », titre qu’il conservera jusqu'à la mort du gouverneur Philipp von Hessen-Darmstadt en 1738.
Noan Benito Vega
A suivre : Vivaldi, mort dans l'indifférence générale
Chers Lecteurs,
Sachez que je reste fidèle à cette valeur qu’est la gratuité et reste convaincu que cette dernière et le partage sont encore possibles sur internet… Mais n’oubliez pas, chers amis lecteurs, que vous êtes les garants de mon indépendance. L’existence de Passions Plurielles, dans la durée, dépend à la fois des dons et des actions réalisées à partir du site, par l’intermédiaire des partenaires. Même si je ne m'engage pas sur la voie du profit, comme toute structure, Passions Plurielles à besoin de ressources financières qui lui permettent à la fois de fonctionner et de se développer. Plus vos soutiens seront nombreux, plus le site durera et se développera. Alors, d’avance, merci à tous ceux qui contribuent à faire en sorte que Passions Plurielles puisse continuer à se développer au fil du temps… Bonne visite…